Groupe de travail
Informations générales sur les Muscicapidés et les Turdidés :
Il est courant de nommer Muscicapidés l'ensemble des Gobemouches vrais, et Turdidés (parfois appelés Turdinés, alors sous-famille des Muscicapidés) les Grives, Merles, Rougegorges, Rougequeues, Rossignols...
Ce sont des espèces territoriales, qui ne tolèrent pas d'autres couples, ou espèces proches, dans leur volière. Parfois ce comportement se tourne même vers le conjoint, hors saison de reproduction. Il est donc nécessaire, pour la détention des Muscicapidés, de leur offrir une volière bien plantée, avec une partie extérieure, pour assurer le gîte et le couvert.
Origine :
On retrouve des membres de ces deux groupes sur tous les continents. Ces vastes familles occupent toutes les stations : froides, sèches, humides, ou chaudes. Ces espèces supportent toutefois nos climats, à condition de préserver un espace nocturne hors gel et abrité. Les plus fragiles (d'origine africaine ou de l'indo-pacifique) nécessitent un local tempéré (à 15°C) pour résister à nos hivers.
Genres et espèces :
Les Gobemouches sont essentiellement insectivores. Grâce à leurs vibrisses (« poils » à la base du bec) ils détectent les mouvements des proies lors de leur recherche ou de leur capture. Très souvent, mâle et femelle portent des livrées de teintes ou de couleurs différentes. Postés sur une branche, ils guettent le mouvement d'un insecte, piquent sur leur cible, puis retournent au poste.
Le Gobemouche sundara (Niltava sundara) : 16 cm de longueur. C'est un oiseau calme et discret. Pourtant le mâle, calotte bleu cobalt et un ventre roux, porte une livrée voyante. Sa femelle, brune, pourrait sembler d'une autre espèce, si ce n'est sa tache, du même bleu, cachée dans son cou. Sa reproduction régulière, chez quelques éleveurs, permet l'espoir de maintenir des souches viables. Il faut continuer ensemble sur cette voie.
Le Gobemouche vert-de-gris (Eumyas thalassina) : 15 cm de longueur. Plus arboricole que le précédent, il se nourrit surtout d'insectes débusqués dans les branchages. Il est souhaitable que l'on s'attache à faire reproduire plus régulièrement cette espèce asiatique.
Les Grives ou Merles au plumage plus discret (sauf exception), sont prisés traditionnellement pour leur chant mélodieux.
Il existe aussi un dimorphisme sexuel, parfois discret, mais présent dans cette famille. Les grives, aux tarses longs et aux cuisses robustes, sont des espèces à affinité terrestre. Leur nourriture, moins spécifique que pour les gobemouches, facilite leur maintien en forme.
La Grive à tête orange (Zoothera citrina) : 23 cm de longueur. Cette belle grive séduit par sa couleur. Comme ses cousines européennes, elle se nourrit de fruits, pâtée insectivore, granulés gibier, mini croquettes, lombrics, coléoptères... On enregistre des reproductions en grandes volières, mais attention, elle peut être intolérante pour des oiseaux qui occupent le même terrain : Cailles, Colombes terrestres...
Les Rougegorges, Rougequeues, Cossyphes, au chant tout aussi agréable, se rencontrent plus rarement dans nos volières. Ils nécessitent des soins identiques aux précédentes espèces, et ne se tolèrent pas entre eux ! Ce sont des mangeurs de baies, hors saison de reproduction.
Le Cossyphe à calotte neigeuse (Cossypha niveicapilla) : 20 cm de longueur. Cet africain très territorial ne possède pas de dimorphisme sexuel. Seul le comportement ou l'analyse ADN permettent d'identifier mâle et femelle. C'est un insectivore spécifique, et en cas de reproduction, il défend fermement l'approche du nid aux autres occupants de la volière. Cette espèce, peu importée, mériterait l'attention de tous les passionnés, afin de créer des souches viables.
Le Shama à croupion blanc (Copsychus malabaricus) : 27 cm de longueur. La taille du mâle tient à sa queue. Cet oiseau indien, recherché pour son chant riche et modulé, peut devenir très familier. Il connaît de réguliers succès de reproduction, même en semi-liberté ! Encore une espèce dont il faut assurer la stabilisation des souches, en s'associant (studbooks d'élevage) pour multiplier la formation de couples.
Les Rougequeues (aurore, de Güldenstädt), proches cousins de nos espèces indigènes, requièrent les mêmes installations. Tout comme les gobemouches, ils préfèrent les nichoirs boîtes pour se reproduire.
Logement :
Il convient de proposer à toutes ces espèces des espaces plantés, avec baignoire ou bassin, et une partie exposée aux intempéries. Attention à leur changement de comportement pendant la période de reproduction, qui renforce leur territorialisme. Elles peuvent alors s'entretuer. Par prudence, il faut éviter des espèces proches dans la même volière, et surveiller la formation des couples.
Alimentation :
Ces espèces à régime insectivore doivent pouvoir goûter à d'autres aliments variés: outre les pâtées insectivore de bonne qualité (ex : Orlux, Bevo, Claus...), il faut ajouter des fruits frais (pomme, poire, clémentine, figue, baies sauvages ou cultivées...), sans oublier des insectes vivants (vers de farine, vers buffalo, drosophiles, asticots, teignes de ruche, petits grillons...), des crustacés (cloportes), des mollusques (petits escargots) des vers de terre, ou des vers blancs.
La nourriture vivante est nécessaire pour l'entretien des oiseaux. Durant l'élevage des jeunes, de grandes quantités d'insectes sont indispensables chaque jour, en fractionnant les apports à différents moments de la journée. Il faut donc souvent assurer un élevage d'insectes annexe, pour assurer un approvisionnement constant.
Les Muscicapidés consomment accessoirement du nectar (solution sucrée spéciale pour oiseaux nectarivores), des granulés pour insectivores (Nutribird Uni Komplet ou T16 pour les plus gros, Remiline), des graines pour oiseaux exotiques, des graines germées, ainsi que des minéraux (grit, os de seiche, coquille d'huître), particulièrement quand la femelle s'apprête à pondre. Ils acceptent également, en petite quantité, les pâtées d'élevage à l'œuf, le riz blanc et autres céréales cuites à l'eau, et bien d'autres aliments.
Problèmes fréquents :
Pour les espèces au sol (Turdidés), il convient de vermifuger deux fois par an, afin d'éviter le développement de parasites intestinaux. Il ne faut pas fournir une nourriture trop riche, ou trop grasse, les Muscicapidés sont sensibles aux excès uriques qui déclenchent des troubles articulatoires ou viscéraux. Réduire immédiatement les quantités de vers de farine, par exemple.
Texte de Marc Bumb, Xavier Delivertoux et Hervé Védie
Dernière mise à jour le 4 novembre 2005
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